Comme souvent la météo s’annonce fraîche et humide à Prapoutel, comme souvent le ciel nous offre une relative accalmie le temps de l’épreuve. Une montée chronométrée toujours aussi réputée et difficile à dompter, tant le niveau est dense chaque année. La route est encore sèche au moment de sortir les rouleaux pour s’échauffer : une grosse demie heure pour monter en température, saluer les copains (et futurs adversaires) et réfléchir à la liste d’engagés…

Le grand favori Colin aura fort à faire face à la jeune garde du GMC 38 (Antoine Boudsocq, Fabian Hollbach, Camden Kent…), tandis que le Team Vercors aligne une équipe homogène et compétitive avec Julien Gaillard, Arnaud Feodoroff et moi. D’autres habitués sont présents dans un peloton d’une soixantaine de coureurs, pour une envolée qui risque d’être explosive dès le premier kilomètre. Claude Costechareyre est l’un des premiers à accélérer, plusieurs fois ; Colin et Antoine étirent rapidement le peloton et je suis les roues non sans mal : heureusement que j’ai soigné l’échauffement.

Souvent entre 6 et 7 W/kg l’allure est très soutenue pour un effort aussi long : souvent limite dans les roues je fais l’élastique avec Arnaud et Julien, profitant du moindre relâchement devant pour revenir. A ce petit jeu nous nous isolons bientôt à sept : Colin, Antoine, Fabian, Camden, Arnaud, Julien et moi… soit Colin « encerclé » par le GMC et Team Vercors 😀 à force d’accélérations tranchantes Antoine et Colin finissent par faire le break avec Fabian dans un premier temps, puis Camden. Avant les Adrets je me retrouve intercalé entre le quatuor de tête et mes deux équipiers.

A 15″ des hommes de tête j’hésite à me relever, et poursuis l’effort en attendant que ça se décante : plus loin Fabian lâche devant sur une nouvelle accélération, tandis qu’Arnaud et Julien me reviennent dessus. A la moitié de l’épreuve il faut maintenant s’entendre, pour assurer classement/chrono et attendre une autre défaillance devant. Nous revenons progressivement sur Fabien qui ne s’accroche pas au col des Ayes ; devant c’est au tour de Camden de craquer. Le podium reste envisageable alors je prends de gros relais dans le faux-plat qui suit : Arnaud ne peut plus suivre, nous voilà deux avec Julien à la poursuite de la troisième place.

Camden est revu avant les derniers kilomètres et il a bien géré son affaire, puisque nous n’arrivons pas à le lâcher. Il participe même activement à la poursuite malgré nos attaques ; des relais qui me mettent souvent en difficulté. Si proche de l’arrivée le top 5 est quasi assuré, mais je ne vois pas trop comment m’en sortir face à Camden et Julien qui me semblent plus frais physiquement. Je tente le coup juste avant la flamme rouge, mais c’est un pétard mouillé et Julien contre de l’autre côté de la route. Le timing est parfait mais le jeune Néo-Zélandais résiste et sort à son tour : aux 500 m je craque définitivement, observant de loin la lutte pour le podium.

Camden prend une légère avance dans le mur, Julien revient progressivement et garde la main jusqu’à 100 m de la ligne, avant de se faire coiffer par un adversaire plus explosif ; dommage il n’est pas passé loin. De mon côté j’assure la cinquième place sous la pluie en 44’45 », un très bon chrono compte tenu du départ rapide et la météo défavorable. Arnaud complète le top 6 en moins de 45′, à une grosse minute d’Antoine et Colin qui se jouent la victoire au sprint (à l’avantage du coureur mauriennais). Encore une belle performance collective de l’équipe (4-5-6), cap sur l’Arzelier avec des sensations qui restent très bonnes 🙂

Résultat(s) : Grimpée de Prapoutel