Après quelques occasions manquées (météo et/ou crise sanitaire), me voilà enfin au départ d’une Foulée Blanche. Quasiment à domicile la météo s’est nettement réchauffée par rapport aux dernières semaines. Si jusqu’à la veille on prenait régulièrement du -10 voire -15°C en skiant le matin à Autrans, ce dimanche nous aurons droit au vent du nord et des températures légèrement positives sous un beau soleil. Bref, en fartant rouge je ne pense pas trop me tromper, même si tout le monde risque de skier sur une neige peu glissante voire transformée sur ce marathon skating.
Après un petit échauffement tranquille je retrouve au départ David Bidoli, Yohann Charvet, Sylvain Clavel ; quasiment en première ligne derrière les élites le placement est optimal pour l’envolée initiale… Il n’y aura pas d’excuse 😛 La tension monte jusqu’au coup de corne, et les 450 engagés sont lâchés. C’est beaucoup plus que lors de mes courses précédentes, et ça pousse très fort de tous les côtés : en quelques dizaines de mètres je perds des dizaines de places, pareil dans le premier faux-plat où avant de songer à doubler des concurrents je fais surtout attention où je pose mes skis et bâtons pour ne rien casser.
Les quelques boucles dans la plaine permettent d’étirer le peloton, déjà bien loin des meilleurs j’arrive enfin à doubler du monde en traversant le village d’Autrans (enneigé spécialement pour l’occasion). Les kilomètres défilent plutôt vite avant d’entamer la longue montée vers Gève, là où normalement je suis plus à mon aise. Sur la route de Naves c’est le cas, mais il est plus difficile de doubler qu’à l’entraînement : chacun garde sa place, et je lâche beaucoup d’énergie à skater sur les traces de classique en bord de piste. Petit à petit des petits groupes se forment, j’arrive à boire dans les quelques replats. Une fois de plus je suis trop habillé vu l’intensité de l’effort et les températures, tant pis.
En arrivant sur Gève je retombe sur Yohann après une petite heure de course : à peine 16 km de couverts, il va falloir songer à souffler un peu. Loin d’être le meilleur technicien du groupe j’arrive quand même à gagner des places dans les petites remontées de la Scandinave, profitant de ma connaissance du terrain. Je suis néanmoins à la limite dans les descentes un peu rapides et tournantes, si bien que je perds du terrain avant les Sabots, où la neige a déjà transformé. Coincé derrière un coureur que je n’arrive pas à doubler sur cette piste étroite, je perds le petit groupe de vue avant la longue descente sur Autrans. Certains concurrents me doublent avant le virage dans la combe où je laisse passer volontiers Yohann pour ne pas le gêner.
Ce n’est évidemment pas le meilleur moment pour perdre le contact, puisque je me retrouve seul avant d’aborder la longue plaine jusqu’à Méaudre. Heureusement le vent me pousse et la glisse est encore correcte, bien que le cardio reste haut (160 bpm) pour filer à 25-30 km/h. Au cap des 30 km nous revenons à plat, j’arrive enfin à reprendre du terrain sur le groupe tout en croisant la tête de course qui remonte déjà vers l’arrivée. Les leaders grimacent fort, préfigurant ce qui nous attend… A Méaudre je fais enfin la jonction, il est temps car nous allons prendre le vent de face…
Avec 1h45′ à la montre et encore 8 km à couvrir il est clair qu’on va largement dépasser les deux heures de course : je décide de m’arrêter au ravitaillement, comme d’autres. Malheureusement je n’arrive pas à ouvrir le sachet papier avec gants et bâtons, m’agace un peu et repars sans manger en ayant perdu du temps inutilement. Je recolle une nouvelle fois au groupe avec l’aide de Pauline Arel, encore à l’aise en pas de un. Dans les derniers kilomètres l’allure n’est pas folle avec le vent du nord, tout le monde est un peu cuit mais j’arrive quand même à la relayer en tête de groupe, avec Yohann juste derrière. Petit à petit les autres coincent, nous ne sommes plus que trois à la flamme rouge où une ultime relance de Pauline nous scotche tous les deux 😛
A la limite de m’écrouler sur une dernière tentative en pas de un je franchis la ligne complètement rincé avec Yohann en 2h18′, ce qui nous place en 89° et 90° position scratch. Le chrono est un peu décevant mais vu les conditions ça reste solide ; arrivé quelques minutes plus tôt Sylvain s’approche du top 60 avec un départ mieux géré, quant à David il réalise la performance du jour en finissant dans le top 30, proche des tous bons 🙂 De mon côté il reste encore pas mal de points à travailler… vivement la prochaine ! Sans oublier les lauréats du jour : Enora Latuillière gagne devant Céline Chopard-Lallier et Emilie Bulle chez les dames ; Gérard Agnellet l’emporte devant Clément Arnault et Simon Perruche chez les hommes.
Résultat(s) : Foulée Blanche
bravo, la dernière fois que le l’ai faite il y a très longtemps, 1992 je crois que j’avais fait 2h20 mais nous étions plus nombreux, en 1987 pour mes débuts ski de fond pour le fun avec les cyclistes Limousins, en classique, j’avais fait 5h15 sans aucune technique, aie aie histoire https://www.lafouleeblanche.com/comite-d-organisation/histoire/
bravo !!!