La saison nordique se poursuit ce matin à Bois Barbu, au départ de la dixième édition de la Royale. Si je skie moins souvent sur ce domaine qu’à Autrans, on joue quand même à domicile. La reconnaissance de la veille est néanmoins salutaire pour voir les aménagements de dernière minute sur le parcours, qui ne peut pas emprunter la route de Valchevrières faute d’un enneigement suffisant. Nous montons ainsi directement à Château-Julien avant de rejoindre la route d’Herbouilly, une belle montée de 25-30 minutes plutôt à mon avantage.
Avec moins de concurrents au départ (environ 150) l’ambiance est un peu plus décontractée qu’à Autrans deux semaines plus tôt. Plus froide également, car nous devons patienter jusqu’à 8h30 à l’ombre des montagnes. J’y croise David Bidoli et Nicolas Raybaud après un rapide échauffement : très bien placé juste derrière la ligne prioritaire, là encore il n’y aura pas d’excuse à ce niveau 🙂
Comme d’habitude le départ est compliqué à la poussée et plusieurs lignes me dépassent dès les premiers hectomètres. Pour seulement 33 km de course ça part à fond, heureusement la piste est large pour remonter sur les côtés et le train de tête attaque la Grande Allée pied au plancher. Sans me poser de questions je skie au seuil pour remonter au maximum tant que la largeur de piste le permet, d’autant que la glisse est vraiment bonne ce matin. A l’auberge de Malaterre je souffle et me désaltère en suivant un petit groupe avant de reprendre ma marche en avant, direction Château-Julien.
Sur la fin je pioche un peu, le soleil fait son apparition et logiquement j’ai plus de mal à rattraper des concurrents plus rapides. La remontée au classement s’arrête sur le plateau, peu après avoir dépassé la première concurrente. Avec un petit vent de face nous nous relayons avec quelques hommes : à ce moment-là je suis dans les 30-35 premiers et je n’aperçois plus personne devant. Sur quelques toboggans qui imposent des relances en pas de un je me fais logiquement décrocher par les meilleurs skieurs, avant de plonger dans la descente très rapide sur Chalimont. C’est raide mais mis à part deux épingles très serrées on peut laisser aller : seul à ce moment-là je peux assurer les virages sans stress.
J’y perds du terrain, et la femme de tête me reprend au col d’Herbouilly. Surpris sur la relance je n’arrive pas à accrocher le wagon avant la descente tout schuss dans la plaine ; un concurrent me reprend même à la glisse, dans une partie qui m’est moins favorable. La neige reste très agréable à skier sur un parcours que je connais par cœur : seul j’essaie garder mes concurrents directs en point de mire, sachant très bien que ce n’est pas loin derrière. Je m’applique dans mes relances et trajectoires mais ça ne suffit pas à revenir : pire, encore deux concurrents reviennent à la porte d’Herbouilly.
L’un d’eux rate le virage à gauche, sans conséquence puisqu’il va vite me reprendre : nous skions ensemble jusqu’à la Coinchette. Là aussi ça glisse bien, le décor est magnifique mais je négocie la descente prudemment en tête. Mon adversaire se ravitaille et fait de même, avant de me déposer dans les relances avant le long mur. La partie raide est à nouveau à mon avantage, ce sera la dernière occasion alors je donne tout, lâche mon poursuivant et parviens presque à rentrer sur un skieur devant… mais n’arrive pas à faire la jonction avant la descente, où je perds à nouveau du terrain.
20 km et 1h10′ de course à ce moment-là : j’ai encore du gaz mais la partie qui reste est très rapide et propice aux bons skieurs/glisseurs, je n’arrive pas à garder mon avantage et peine à passer les bosses sur l’élan. Sans surprise deux/trois hommes reviennent et me dépassent : je n’en garde qu’un en point de mire en revenant à toute allure sur Corrençon, relance aussi fort que je peux vers Charbonnières. Les derniers grands lacets menant à Bois Barbu se négocient prudemment, n’ayant plus grand chose à jouer. Je me fais une dernière frayeur dans une épingle droite à la flamme rouge : ça passe limite, le dernier taquet est franchi presque sur l’élan et je finis seulement quelques secondes devant mes poursuivants, ouf !
Je coupe la ligne 42ème au scratch en 1h36′ : la moyenne est flatteuse (quasiment 20 km/h) malgré le dénivelé, preuve que les conditions de glisse étaient « royales » aujourd’hui 😉 Les sensations étaient meilleures qu’à Autrans, restent de grosses lacunes dans les parties de glisse ; un sentiment partagé avec David, auteur d’un beau joli top 20 quelques minutes plus tôt en perdant régulièrement des places -comme moi- depuis le point culminant du parcours. Même son de cloche pour Nicolas quelques minutes plus tard, à l’issue d’une belle matinée où Maya Even l’emporte devant Julia Aubry et Coline Pasteur chez les femmes, tandis Lucas Gaillard et Victor Lovera gagnent ex-aequo devant Pierre Chauvet chez les hommes.
Résultat(s) : Royale – résultats femmes / Royale – résultats hommes
Bravo, La Royale est surement une des plus belles boucles de France. Le circuit de la course est varié et très beau, avec des parties techniques en descentes, en bosses. Nous les Limousins avons appris avec un moniteur de Corrençon et un De Villard de Lans, dans les années 89 à 93. Avec un tel classement tu vas pouvoir tr mettre au ski de fond à fond ! Cfest beau d’être jeune.
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