Deux ans après ma première course de ski de fond, je reviens avec plaisir à Champagny-le-Haut pour cette dixième édition du Marathon du Grand Bec. « Beau temps, belle neige » comme dit l’adage : la météo est excellente et il fait froid avec -10°C en arrivant. Même au soleil la neige ne bougera pas ; à l’ombre elle sera probablement lente et abrasive. L’échauffement permet à peine de se réchauffer, avant d’aller au départ. Pas de chance cette année, je pars en deuxième ligne : avec 2/3 du peloton placé juste devant nous les premières minutes risquent d’être rock and roll 😛
Le coup de corne est donné à 10h00 pile : sans surprise c’est la foire d’empoigne dès le premier virage, où je me fraye un passage tant bien que mal entre des skieurs qui s’accrochent. Les premiers kilomètres sont peu efficaces, avec de gros ralentissements dès que ça monte. Même constat dans la première difficulté, où je passe encore moins vite qu’à l’échauffement… Heureusement le peloton s’étire enfin, après 10 minutes de course je peux commencer à remonter…
Lâchant énormément de forces je vais aussi vite que possible jusqu’au GPM du km 10, sachant que je jouerai défensif sur la deuxième partie de la boucle, plus rapide et en glisse. Comme prévu je creuse l’écart et m’isole entre deux groupes avant de redescendre dans la plaine. Trop court pour faire la jonction devant j’en profite pour me ravitailler, souffler un peu tout en surveillant ce qui se passe derrière car tôt ou tard ça va rentrer. Sans surprise je suis rejoint avant le km 15, avec un léger vent de dos j’essaie de ne pas me faire décoller des skis du groupe dans les plats descendants, avant de me relever chaque fois qu’il y a une petite butte à franchir.
Partie un peu pénible où je ronge mon frein, tout en repérant la fin de tour pour la seconde boucle. L’endroit remonte un peu et les plus costauds passent en pas de un : je fais de même et de petits écarts se créent à nouveau avant la mi-course. La suite se fait au train jusqu’au pied de la montée principale ; à l’ombre la neige crisse et chacun s’emploie pour avancer. Aux 2/3 de la course ça commence à grimacer, avant même le GPM où c’est du chacun pour soi. Par rapport au premier tour on passe un par un donc c’est plus simple, mais j’ai un bon coup de mou au km 30 : incapable de relancer correctement à 500 m du GPM.
C’est pareil pour tout le monde et je bascule en tête de groupe juste devant un skieur qui s’accroche bien ; derrière ça coince et je n’aperçois plus qu’un concurrent qui pourrait revenir dans la descente. Mon adversaire direct prend logiquement les devants et je rame pour suivre le rythme, même en schuss et en ligne droite. Un peu frustrant mais je commence à m’y faire ; la partie finale plus accidentée devrait au moins me permettre de stabiliser l’écart. C’est le cas ; bien que ça se rapproche derrière les écarts se figent. Seul un concurrent revient à la glisse, j’arrive à m’accrocher et même à repasser à la faveur d’un faux-plat montant.
Les dernières minutes sont difficiles et je peine à relancer sur une partie rapide, où je sens qu’un trio revient fort… Je conserve ma 86ème place in extremis en 2h08′, bien rincé et à la limite de l’hypoglycémie. Avec des conditions de neige plus lentes qu’en 2020 le chrono est logiquement moins bon, mais ce coup-ci j’ai davantage faibli dans le second tour, peut-être un peu de fatigue de la semaine ? Bien plus tôt sept hommes se sont expliqués au sprint pour la victoire : Tom Mancini rafle la mise devant Mathieu Goalabre et Victor Lovera. Chez les dames Emilie Bulle l’emporte nettement devant Océane Bepoix et Marion Colin.
Résultats : Marathon du Grand Bec – résultats femmes / Marathon du Grand Bec – résultats hommes