Grimpée du St-Eynard

Un an jour pour jour après l’édition 2021, nous sommes de nouveau entre habitués à Meylan, à l’assaut du Fort du St-Eynard. Une classique du calendrier qui est relancée avec succès depuis 2020 par le Team AS Sports ; une fois encore la météo est au beau fixe avec des conditions optimales : peu de vent, fraîcheur matinale et soleil. Après un jeudi musclé en terre lyonnais la récupération semble bonne et j’ai hâte d’en découdre avec Antony Cheytion, Laurent Derain, Arnaud Feodoroff, Vincent Reyboz et Colin Savioz… certainement mes principaux adversaires du jour, pour la plupart déjà présents au col de Porte en début de mois.

L’échauffement urbain est un peu compliqué mais c’est pareil pour tout le monde (à moins d’emmener voiture et home-trainer, un peu dommage quand on peut venir à vélo 😉 ) ; le départ fictif est donné à 10h devant le magasin et après quelques minutes neutralisées nous sommes lancés dans la pente du chemin de St-Bruno. Sans mettre pied à terre c’est plus fluide que les autres années, mais aussi plus rapide : la mise en action est brutale, un peu en retrait je vois déjà Colin et Vincent s’envoler quelques secondes devant, Laurent accroché à leurs basques. En tête des poursuivants je fais l’effort à près de 7 W/kg devant Arnaud et Antony ; nous sommes déjà tous à fond alors que la grimpée va durée près de 3/4 h, et ne reprends pas un pouce de terrain sur le trio de tête.

Nous les gardons néanmoins à une dizaine de secondes, derrière le tri se fait naturellement dans les pourcentages à deux chiffres avant d’émerger à Corenc. Un bref replat puis le virage à droite me permet de recoller au trio qui a légèrement levé le pied ; d’abord seul puis avec Antony et Arnaud qui se joignent à nous. Derrière l’écart se creuse, et je sais qu’à près de 6 W/kg dans la roue de Laurent personne d’autre ne reviendra. Plutôt dans le rouge après un départ canon je cherche mon second souffle, tandis que Colin relance régulièrement l’allure avec Vincent. A la sortie de Corenc l’aspiration ne joue plus suffisamment en notre faveur et ça finit par coincer : d’abord Arnaud puis Laurent, Antony et moi. Le jeune duo de tête s’envole lentement mais sûrement, derrière je cale mon allure autour de 5,5 W/kg, ce qui est un peu plus raisonnable pour envisager le final sans serrer le moteur.

J’emmène ainsi Antony et Laurent jusqu’au col de Vence, où nous précédons Arnaud d’une vingtaine de secondes. C’est peu et beaucoup à la fois sur un effort au seuil, dans le replat je les laisse relayer pour souffler un peu. Nous nous entendons ainsi jusqu’au Sappey ; à un peu moins de 5 W/kg ça permet de relâcher un peu la pression avant d’aborder les derniers kilomètres très difficiles vers le fort. Virage à droite, le vent de face nous perturbe à peine et c’est à partir de là que les places d’honneur vont se jouer. Le top 5 à peu près assuré il y a la dernière marche du podium à attraper, alors chacun y va de son accélération. Surtout Antony et moi, car Laurent gère au train en pur spécialiste du contre-la-montre, attendant son heure…

D’un niveau équivalent et très entamés après 35-40 minutes d’effort nos attaques sont de moins en moins tranchantes mais font mal aux deux autres, et à leur auteur 😛 Plus lucide que l’an passé je vire à l’extérieur des virages les plus raides, tente ma chance plusieurs fois. Je pense même faire la différence à moins d’un kilomètre de la ligne, laissant Antony et Laurent à quelques mètres… mais incapable de tenir l’allure je me rassois et ça revient. Laurent en profite pour tirer son unique cartouche ; à quelques hectomètres de la ligne l’attaque me laisse sur place. Antony y va un peu plus tard, trop tard : au replat après le dernier virage Laurent a suffisamment d’avance pour s’assurer la troisième place devant lui et moi. Arnaud arrive pas loin derrière pour le top 6, tandis que Colin l’emporte au sprint face à Vincent moins d’une minute devant nous.

Niveau chrono je suis en 43’13 » : mieux que l’an passé, moins bien qu’en 2020… au terme d’une préparation spécifique montée sèche, avec davantage de fraîcheur physique. Donc très satisfait des sensations du jour et la récupération après les efforts du jeudi précédent, sachant qu’il devient difficile de marier les entraînements longs pour tenir longtemps à haut sur les cyclosportives, et les intensités courtes pour garder un semblant d’explosivité sur grimpée chrono. Cap désormais sur les Trois Ballons samedi prochain, une filière d’effort qui sera bien différente de celle du jour 😉

Résultats : Grimpée du St-Eynard

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