Trois Cols

Voilà quatre ans que je n’étais pas retourné à la Tour-de-Salvagny en ce jeudi de l’Ascension, sur une épreuve classique du calendrier cyclosport. Depuis un peu plus de 40 ans les Trois Cols sont organisés de main de maître par le TAC Cyclo, et font figure de référence dans le calendrier cyclosport. Encore une fois tous les ingrédients sont présents pour passer une belle journée de vélo : de beaux parcours très accidentés dans les Monts du Lyonnais, des bénévoles très accueillants à la remise des dossards puis au repas d’après-course ; même la météo est de la partie -comme souvent- avec un soleil généreux et un peu de vent pour rafraîchir les organismes.

Trois ColsL’ambiance est détendue dans le sas de départ où je retrouve mes amis cyclosportifs Cédric Richard, David Polveroni, Frédéric Ostian, Geoffrey Lucat, Julien Sauvigné et tous les autres… impossible de tous les citer la liste est longue. La condition physique est là, même si pour mon premier dossard de la saison cyclosportive j’appréhende un peu les changements de rythme violents, que les invités du jour Clément Venturini et surtout David Moncoutié ne manqueront pas de nous infliger 😛 Après un départ neutralisé en légère descente les fauves sont lâchés à Charbonnières, et j’ai à peine le temps de voir Frédéric dérailler avant que David P. ne mette un premier coup de semonce.

Derrière je fais un tempo cool en tête ; c’est à peu près le seul moment de la course où je pourrai mettre le nez devant. Derrière ça contre et embraye très fort vers St-Consorce : à PMA dans les roues je ne fais pas le malin, la température monte un grand coup et ça part sur les chapeaux de roue dans les toboggans autour de Pollionnay. L’allure est déjà vive quand David M. passe la seconde couche dans la côte de Châteauvieux, je suis déjà plus que limite pour suivre les quinze meilleurs mais parviens à rentrer sur une accalmie. Clément fait un tempo avant de basculer en file indienne vers Thurins ; même en descente je n’arrive pas à suivre le rythme des coureurs locaux qui connaissent le terrain par cœur.

Trois ColsAvec Cédric nous parvenons enfin à rentrer au pied de la côte de la Croix-Perrière où j’espère un petit temps mort pour ne pas craquer définitivement. Si l’allure est encore rapide avec plus de 5 W/kg sur la montée, je n’explose pas et peux enfin manger quelquechose à la bascule après 1h20 de course. A ce moment-là je compte une quinzaine d’hommes en tête, le rythme baisse d’un ton permettant le retour de David P. notamment. Les courtes ascensions suivantes se font tantôt vent de face, tantôt vent de côté ; toujours à un bon rythme mais sans à-coups, ce qui me convient beaucoup mieux. Le groupe de tête passe de 15 à 25 coureurs environ, où les coureurs de Matériel-Vélo (dont Hubert Dupont) régulent souvent l’allure. Je passe un relais de temps en temps, avec de la réserve car la suite est corsée…

Sainte-Foy-l’Argentière était souvent le nœud gordien de l’ancienne Scott 1000 Bosses, où je craquais régulièrement sous les coups de boutoir des meilleurs 😉 L’histoire se répète dix ans après : après une descente encore rapide et engagée je suis au fond de la classe en bas et vois remonter David M. à toute vitesse avant d’attaquer la côte d’Aveize. Le rythme dans les roues prend 100 W d’un coup, vent léger de côté je ne fais pas illusion longtemps et lâche prise, laissant filer les dix meilleurs. A 5,5 W/kg je suis loin d’être défaillant mais après la mi-course je ne peux pas en mettre davantage. Dépassant David P. je résiste un bon moment en solitaire à 30″, avant de voir le groupe casser à nouveau et s’éloigner davantage. Au sommet la messe est dite : je n’aperçois plus le groupe devant, estimant l’écart supérieur à la minute.

Trois ColsLevant le pied un coureur lyonnais me rejoint, nous travaillons en duo avant qu’un petit groupe ne revienne dans la descente. La course étant perdue pour nous, le rythme est logiquement plus calme en montant au col des Brosses où je mène régulièrement l’allure avec Hubert jusqu’au col de Malval. Victime d’un ennui mécanique au départ Julien nous rejoint au dernier ravitaillement, donnant de l’eau à ceux qui veulent et quelques bons relais sur les toboggans du kilomètre 110 à 120. Connaissant parfaitement la descente il nous taille des trajectoires au cordeau jusqu’à Bessennay, où tout le monde commence à réfléchir au final via St-Pierre-la-Palud.

Là encore Julien met un gros tempo au pied, David P. et moi dans sa roue : tout le monde s’arrache dans le mur, je perds quelques secondes sur Julien, David et Hubert qui m’a dépassé. Cela reste insuffisant au sommet car hormis quelques hommes qui ont définitivement craqué nous sommes encore une dizaine à basculer. Quelques attaques ne changeront plus la donne jusqu’à Marcy-l’Etoile : rond-point à gauche et c’est parti pour 4 km en faux-plat montant vent de face, qui devraient nous départager. Dès la montée du Casino David P. tente sa chance, poursuivi à distance par Hugues. A la rupture je laisse faire, il résiste bien mais ça se regroupe dans la dernière longue ligne droite de 2 km, où personne ne craque. J’essaie de contrer avec l’énergie du désespoir mais ça ne surprend personne et je me fais déborder par quasiment tout le groupe sur la ligne… comme d’habitude 😛

Je boucle le parcours en 4h09′ à la quatorzième place, sans grands regrets même si on arrivait pour la huitième place soit un possible top 10. Mais la course s’est jouée quasiment deux heures plus tôt, et je n’avais pas le rythme nécessaire pour suivre. Quelques minutes avant nous l’inévitable Geoffrey Lucat l’emporte au sprint devant Emile Brenans et Kenny Nijssen ; Vince Mattens, Damien Poncet, Clément Cambier et Cédric Richard complètent le top 7. Ce fut en tout cas une belle partie de manivelles sur une épreuve où un top 10 est toujours difficile à accrocher pour moi, même avec davantage de courses/rythme dans les jambes. Bref, une rentrée très rassurante à dix jours des Trois Ballons, un très gros morceau où je retrouverai certains de mes adversaires du jour 🙂

Résultats : Trois Cols – grand parcours

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