Grimpée de la Morte

Ce n’est pas tous les jours qu’une nouvelle montée chronométrée apparaît au calendrier, alors c’est avec envie que je me présente à Séchilienne, direction le col de la Morte où sera jugée l’arrivée d’ici une bonne quarantaine de minutes. Saluons l’initiative du jeune Team 3 Massifs, à l’origine de cette épreuve qui rassemble environ 70 coureurs sous un grand ciel bleu. Faisant le grand écart ces dernières semaines entre grimpées sèches et cyclosportives longues davantage en gestion, je ne sais pas trop à quoi m’attendre ce matin niveau sensations. Je retrouve les costauds habituels au départ : Vincent Reyboz, Thibault Clément, Laurent Derain, Julien Gaillard, Arnaud Feodoroff… Comme d’habitude la partie ne sera pas facile pour accrocher un podium.

Grimpée de la MorteEngagé à Megève le lendemain (un très gros morceau de montagne de presque six heures) je décide d’être plus attentiste que d’habitude, sur un col long (15 km) mais très régulier autour de 7 %. L’envolée initiale est moins féroce qu’au St-Eynard, ce qui me permet de mettre en route plus facilement. Sous l’impulsion de quelques concurrents le tempo se stabilise autour de 5 à 5.5 W/kg, l’écrémage se fait par l’arrière jusqu’à St-Barthéléme : parfait. Mais ça ne dure pas et Vincent puis Thibaut accélèrent à plusieurs reprises. Le groupe de tête vole en éclats mais pour le moment ça rentre ; au tiers de l’ascension je suis déjà au rupteur à chaque changement de rythme, pas bon signe…

La suite est plus calme, voire trop calme car l’allure tombe à 4.5 W/kg : avec Arnaud on impose un tempo minimal, quitte à abriter les autres car les accélérations ne correspondent vraiment pas à notre filière de grimpeur « au train ». Nous ne sommes plus qu’une dizaine en tête quand ça flingue à nouveau, fort : Vincent sort seul, Laurent puis Thibaut arrivent à boucher le trou mais je cale derrière Julien et Arnaud. En force j’arrive à passer Arnaud et un autre coureur, à la poursuite de Julien à une dizaine de secondes. Après 30 minutes de course j’arrive enfin à faire la jonction et prends un relais pour tenter de se rapprocher de la troisième place, encore occupée par Thibaut à ce moment-là.

Grimpée de la MorteMais je plafonne, Julien passe à son tour et grimpe un tout petit peu plus vite que moi. Malgré l’aspiration je n’arrive plus à suivre et le laisse filer, alors que devant Laurent a craqué pour laisser les deux Grenoblois (Vincent et Thbaut) caracoler en tête. Les écarts se figent dans les kilomètres suivants : à 10-15″ de Julien je ne peux plus faire l’effort pour recoller et gère jusqu’à la ligne à 5.5 W/kg, pour assurer le top 5 tout en guettant un éventuel retour d’Arnaud. Ce dernier reste menaçant jusqu’à la flamme rouge, où le terrain redevient plat : je finis au plus vite gros plateau et coupe la ligne juste sous les 43′, record personnel explosé puisque mon dernier passage en compétition remonte à la Vaujany 2013 😉

1’30 » plus tôt Vincent s’impose au sprint devant Thibaut, Laurent complète le podium en solitaire devant Julien quatrième et moi cinquième. Pas grand chose à regretter, avec l’arrivée toute plate depuis la flamme rouge je n’aurais eu aucune chance face à Laurent ou Julien, même en parvenant à les suivre dans l’ascension. Aussi solide que les saisons précédentes au seuil, le manque de travail sur les efforts courts et intenses en pré-saison se fait cruellement sentir, dès qu’il s’agit de se frotter à de très bons grimpeurs sur montée sèche. Sans doute une piste de travail à l’entraînement, tout en se gardant du temps et suffisamment d’énergie pour enchaîner quelques gros week-ends cyclosportifs… pas simple en pleine saison, avec l’accumulation de la fatigue week-end après week-end.

Résultats : Grimpée de la Morte

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