Trilogie de Maurienne #1

Après un break salutaire de compétitions (mais pas de vélo pour autant 😉 ) la semaine passée, me voici de retour en Maurienne pour participer à la traditionnelle trilogie. Si celle-ci est avancée au calendrier, je retrouve néanmoins les habitués et locaux au départ : Cédric Richard, Antoine Boudsocq, Kenty Blanc, Arnaud Feodoroff, Damien Jeanjean… plus d’autres concurrents que je connais moins, prêts à en découdre sur les pentes du col du Chaussy, puis de la Madeleine. Ce vendredi la météo est capricieuse : beaucoup d’averses pour faire le trajet depuis Grenoble, et finalement un franc soleil et la douceur au départ de la Tour-en-Maurienne… bien que ce soit très temporaire.

Trilogie de Maurienne #1Le départ est donné à 9h00 précises, avec les dernières instructions de sécurité : la descente du Chaussy est neutralisée, en tout cas le chrono s’y arrêtera pour reprendre au pied de la Madeleine. Après un court départ fictif je me présente idéalement placé à Pontamafrey et entame l’ascension vers le col du Chaussy sans avoir à jouer des coudes. Les jambes répondent parfaitement sous le soleil, donc en avant toute ! Dans les lacets j’impose mon rythme, souvent proche de 6 W/kg et l’écrémage se fait naturellement par l’arrière. J’enchaîne les virages sans être gêné, je sens Cédric à la limite dans la roue donc maintiens l’allure sans me préoccuper des autres : en traversant Montpascal nous ne sommes plus qu’une dizaine, lorsqu’Antoine et Damien relaient à leur tour pour maintenir le rythme.

La vitesse diminue à peine, autour de 5.5 W/kg ça reste très élevé pour un premier col et sous la falaise le groupe finit par éclater : seuls Antoine, Arnaud, Cédric, Damien, Kenty arrive à suivre et Nathan Smith (professionnel chez Novo Nordisk) gère sa montée au train pas loin derrière… On baisse un tout petit peu le pied dans les derniers kilomètres, et Antoine démarre sèchement en traversant Montbrunal : comme d’habitude je coince tout de suite sur le changement de rythme, Damien prend la barre en chasse derrière l’homme de tête et tout le monde est bien content de suivre. A part Nathan, qui accélère progressivement et finit l’ascension comme une fusée : tout le monde s’accroche aux branches et je perds une bonne dizaine de secondes sur la meute en franchissant le point chrono au sommet 🙁

A la bascule il ne fait pas chaud, j’ai encore de la boisson donc pas d’arrêt ravitaillement : ce sera le cas pour tout le monde. Le soleil a disparu et les gros nuages noirs qui remontent de la vallée n’augurent rien de bon… Concentré sur ma course je mange quelque chose et fais une descente rapide, en menant le groupe. Sans m’en rendre compte je creuse un petit écart au fil des lacets/relances, si bien qu’en reprenant la route du col de la Madeleine mes adversaires déclenchent le chrono 15-20″ plus tard… Là encore pas de calcul, je repars au train dans les pourcentages raides : à 5.5 W/kg ça tourne encore très bien 🙂

Avec un gros effort de Cédric le petit groupe finit par rentrer, je suis même un peu limite quand il accélère à 6 W/kg mais l’allure finit par se stabiliser autour de 5 W/kg à une dizaine de kilomètres de la ligne. A part Nathan qui est toujours légèrement décroché (et en embuscade) on retrouve les mêmes, sauf Arnaud qui craque à mi-pente. Le replat sous St-François-Longchamp arrive, avec les premières gouttes : rien de méchant, Kenty prend un bon relais à cet endroit et les écarts continuent de se creuser avec les poursuivants. A la station c’est un peu plus difficile pour tout le monde, sauf Antoine qui semble à l’alse et met une belle attaque sous les remontées mécaniques à 4 km du sommet. Damien y va avec un temps de retard et parvient à faire la jonction ; en force je m’isole à leur poursuite et parvient à revenir à 10″ mais reste à quai à 3 km de la ligne, commençant à guetter ce qui se passe derrière.

Si l’écart grandit lentement mais sûrement avec Cédric et Kenty, je me méfie de Nathan qui fait le même rapproché qu’au Chaussy et dois compter une bonne demi-minute d’avance sur moi avec les différents chronos/intermédiaires. Alors je donne tout jusqu’à la ligne, que je franchis en troisième position sous un ciel de plus en plus menaçant. Nathan arrive pas loin derrière, suivi de Kenty et Cédric. A peine le temps de manger/boire un coup au sommet qu’on se change à toute vitesse, pour se prendre un gros orage et du brouillard dans une descente interminable sur la Chambre. Plus tard j’apprendrai que mon podium au sommet était bien provisoire : meilleur que moi au cumul des deux ascensions chronométrées, Nathan prend finalement la troisième place derrière Antoine et Damien. Tant pis pour le premier podium de la saison, je lance néanmoins ces trois jours de manière idéale dans l’optique du classement général. Reste à récupérer correctement et faire sécher les affaires pour rencontrer sa majesté le Galibier demain, sous un soleil que l’on espère retrouvé 🙂

Résultats : Trilogie de Maurienne #1

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