Comme souvent il fait grand soleil et la température est agréable à Chamrousse pour la traditionnelle grimpée de juillet. Malgré la concurrence de l’Etape du Tour le lendemain, c’est un joli succès pour l’organisateur (Grenoble Métropole Cyclisme 38) avec près de 120 concurrents au départ. L’échauffement se fait dans la fraîcheur en venant tranquillement à vélo ; sur place je retrouve mes adversaires habituels : un fort contingent grenoblois mené par le tenant du titre Vincent Reyboz, Arnaud Feodoroff, Laurent Derain, Julien Gaillard… J’espère être dans le match tout à l’heure et mesurer les bénéfices de quelques semaines de PMA à l’entraînement (sensées me donner davantage de punch).
Les sensations ne sont pas extraordinaires à l’échauffement ; un leitmotiv cette saison même si la longueur de la montée (près de 18 km et pas loin d’une heure) laisse le temps de monter en régime… Après un départ neutralisé sans histoire nous sommes lâchés sur la route de Belmont ; d’entrée un jeune coureur du GMC 38 attaque, sans grande réaction des favoris. L’écart grandit peu lorsque quelques minutes plus tard Vincent démarre sèchement, exactement comme l’an passé. Personne ne réagit, j’essaie d’y aller et grille une grosse cartouche à 500 W sans parvenir à boucher le trou, ni m’isoler au train. Le tri commence à se faire par l’arrière mais nous sommes encore une bonne vingtaine derrière l’homme de tête et personne ne veut réellement passer la seconde.
Alors j’accélère à nouveau, par deux fois mais ça rentre sur l’impulsion d’Arnaud et Laurent. Pire : pendant que le groupe explose Laurent contre, je ne peux évidemment pas y aller et m’accroche aux branches du top 10, vraiment au rupteur. Au Fugearet je rentre in-extremis sur Arnaud, Julien et Laurent mais je suis en sursis : derrière ça commence à coincer et à moitié dans le rouge je lâche prise un peu plus haut devant Mathis Pinsard. Après à peine 20′ de course je vais trouver le temps long, d’autant que je connais Arnaud et Laurent : maintenant que la différence est faite ils vont rouler sans se retourner.
Avant le replat de Prémol je tente le tout pour le tout et parviens à boucher les 15″ de retard en force, sous les encouragements de Daniel, Frédéric et Régis. Mais l’élastique craque dans les minutes qui suivent sur une relance au plat de Laurent : si j’arrive à revenir une dernière fois dans la roue de Julien sur l’élan dans la pente suivante, je suis définitivement en surrégime et baisse pavillon à 10 km du sommet. Gardant le trio en point de mire je n’explose pas, mais je suis loin d’être à l’aise à mon allure cible de 5,5 W/kg et je vois la puissance moyenne diminuer lentement mais sûrement au fil des kilomètres.
L’écart grandit petit à petit avec le podium, mais derrière j’arrive à garder mes distances sur Mathis : toujours ça de pris, même si la moindre relance devient de plus en plus difficile. Il en sera de même jusqu’à l’Arselle où j’accuse le coup en perdant de vue mes adversaires, alors qu’Arnaud est en train de se défaire de Laurent et Julien pour la place de dauphin. Derrière ça tient toujours mais il ne faut pas s’endormir car un petit groupe se rapproche de Mathis (et donc moi) ; s’ils me reviennent dessus à la flamme rouge je risque de dégringoler au classement.
Il n’en sera rien et après un dernier coup de rein je coupe la ligne en 54’45 » quelques secondes devant Mathis et les meilleurs puncheurs du groupe, ouf 🙂 Bien plus tôt Vincent établit un nouveau record en 51’40 » à plus de 20 km/h de moyenne ; Arnaud suit en 53’23 », puis Laurent (53’41 ») et Julien (53’51 »). Le bilan est à la fois satisfaisant car je suis près de mon meilleur chrono sur la montée (alors que j’étais seul pendant plus de la moitié), et décevant car il y avait moyen de faire mieux en étant plus gestionnaire au départ… J’ai décidément du mal à apprivoiser cette montée longue ; on reviendra en 2023 pour tenter de corriger tout ça 😉
Résultats : Grimpée de Chamrousse