GFNY Villard de Lans

Après la météo maussade des Monts du Lyonnais, c’est un franc soleil qui nous accueille ce matin à Villard-de-Lans pour la GFNY, avec une équipe de bénévoles aux petits soins pour l’ensemble des coureurs. Il fait même plutôt doux vu l’altitude (une dizaine de degrés à 1100 m), ce qui n’est pas pour me déplaire… Et les orages annoncés devraient au moins nous laisser tranquilles jusqu’à midi (voire boucler l’épreuve au sec). Le plateau est relevé avec Loïc Ruffaut, Vince Mattens, Julien Bérard, Alexandre Banegas, David Polveroni, Guillaume Janvier, Guillaume Cloître… s’immiscer sur le podium semble impossible ; un top 5 sera déjà un excellent résultat.

GFNY Villard de LansBien calé dans les premières positions, la descente neutralisée de Côte 2000 est effectuée à très vive allure ; dès la remontée dans Villard-de-Lans ça visse à bloc et nous voilà bien chauds sur l’ancienne route jusqu’à Lans. L’allure est vive sans être excessive, je veille à rester devant pour éviter les pièges. Sans réel temps mort nous arrivons vite au pied du col de la Croix-Perrin, que j’aborde autour de la quinzième place. Le pied se monte rapidement, avant que Loïc mette une énorme banderille dès la première ligne droite. Devant moi David cale, sur la droite de la route j’ai quelques mètres de retard sur cinq coureurs en tête mais je suis incapable de boucher le trou à PMA avec un temps record dans l’ascension.

La course est lancée, nous basculons en petit comité à 20″ et David prend les devants dans la descente pour limiter les dégâts. Alexandre est là, avec les deux Guillaume et d’autres solides cyclosportifs les relais passent bien et nous avalons les gorges du Méaudret à toute allure en ressentant à peine l’humidité. Le quintet de tête toujours en vue, David mène à nouveau la descente très sinueuse dans les gorges de la Bourne, bien encadrée et signalée par les véhicules de l’organisation 🙂 Un peu dans les cordes en fin de groupe je recolle aux roues en remontant à St-Julien, où ça roule très fort pour faire la jonction… Conjugués à un petit relâchement devant, nos efforts paient et nous faisons la jonction juste avant de prendre la route du Briac.

A l’heure de course j’en profite pour me ravitailler car ça risque de s’exciter dans pas longtemps… et ça ne loupe pas : après que David soit parti en éclaireur, Loïc contre avec Vince, Julien et Sam Maisonobe dans la partie la plus raide avant la descente. Là ça ne rigole plus du tout, et personne ne réagit : c’est limpide et sauf catastrophe, on se jouera la cinquième place au mieux 😛 Au moins ça redescend plutôt zen jusqu’à la route principale, le groupe d’une dizaine se reforme après St-Martin-en-Vercors, directement St-Agnan pour une petite phase de transition bienvenue. On passe les relais, ravitaille, discute un peu et sur un moment d’inattention deux coureurs s’accrochent devant moi, je pile au maximum mais ne peut éviter la chute à basse vitesse 🙁 Pas de bobo, pas de casse mécanique (a priori…) mais un saut de chaîne me fait perdre le contact pour 20-30″, que je mets un bon moment à boucher.

GFNY Villard de LansAvec l’aide temporaire d’un concurrent du petit parcours j’arrive à rentrer dans cette longue portion en faux-plat montant, mais voilà une cartouche gratuite qui manquera plus tard. La jonction est faite au pied du col de Rousset ; après cette péripétie nous ne sommes plus que sept en chasse à 4 minutes des leaders, puisque d’autres concurrents pris dans la chute (dont Guillaume C.) ne sont malheureusement pas repartis. L’ascension roulante se fait tempo, chacun récupère avant le col de Chaud-Clapier qui devrait poursuivre l’écrémage après 90 km de course.

Très en jambes Alexandre y monte bon train vers 5 W/kg, je relaie quand je peux car derrière certains sont dans les cordes. Au sommet nous sommes cinq, puisque David et Benoît Batondor ont lâché prise : seul ce dernier parviendra à rentrer dans le long faux-plat descendant vers le col de Carri. Je récupère aussi un bidon de l’organisation avant le col de la Machine, me voilà tranquille pour la suite sans faire d’arrêt. Bien qu’Alexandre fasse la descente à fond après la Combe Laval nous avons quand même le temps d’admirer la vue avec un beau soleil, avant de plonger vers St-Jean-en-Royans. Toujours sur la retenue en queue de groupe j’accueille l’entrée du village avec un petit ouf de soulagement : à partir de là le profil est plat ou montant, après 120 km de course les places d’honneur vont se décider à la jambe.

En remontant les Grands Goulets à l’abri du vent je ne me pose pas de questions et impose mon rythme au reste du groupe : si Alexandre et Guillaume J. suivent sans souci avec Léo Maisonobe ; c’est plus difficile pour Benoît et Dorian Ravinel qui lâchent prise. La fatigue est bien présente pour tout le monde, le tunnel offre une bonne dose de fraîcheur avant de retrouver chaleur et soleil sur la route de St-Martin. Je me ravitaille encore avant le grand final via le col d’Herbouilly, qui devrait suffire à distribuer les accessits. Léo craque avant le croisement de la montée : ce sera une bataille à trois avec Alexandre et Guillaume.

Dès le pied je tente d’accélérer progressivement de 5 à 7 W/kg, forcément ça ne tient pas longtemps et Alexandre ne plie pas, tandis que Guillaume gère à quelques mètres sans se mettre dans le rouge. Au bout d’un ou deux kilomètres je ne peux pas répondre quand Alexandre contre ; Guillaume attend un peu avant d’y aller et partir à sa poursuite. Très entamé et ne pouvant plus m’accrocher aux roues je me résigne à la septième place, tout en essayant de monter correctement pour finir sous les cinq heures et me prémunir d’un retour de l’arrière. Cela me permet d’observer la lutte à distance : avant le replat à mi-pente le duo se reforme à environ 30″, je perdrai régulièrement du terrain ensuite.

Un peu en bout de course j’accueille le replat de la station nordique avec soulagement, ça me permet de relancer gros plateau et les trois derniers kilomètres passent plus vite 😉 Bascule au sommet, j’avale un dernier morceau et descend prudemment, sans tout mettre car il faut encore un peu de jus pour remonter à Côte 2000. Pas grand chose à signaler à Bois Barbu, jusqu’au rond-point de Villard bien sécurisé par les signaleurs. Sur l’élan j’arrive à 2 km de la ligne, passe la première rampe à 10 % plutôt en force ; heureusement que ça ne dure pas longtemps, car au bout de quelques minutes les jambes brûlent de partout. Je coupe finalement la ligne en 4h51′, à bonne distance d’Alexandre (cinquème) et Guillaume (sixième) et quelques minutes devant David (huitième), auteur comme d’habitude d’un beau retour sur des routes qu’il connaît par cœur.

Beaucoup plus tôt (environ 20′) la victoire s’est jouée au sprint entre Vince (vainqueur) et Loïc (deuxième), détachés devant Sam (troisième) et Julien (quatrième). Les écarts sont énormes avec une course lancée de très loin : j’aime ça en cyclosport, même si c’est toujours compliqué de bien finir dans ces conditions. Au moins chacun est à sa place, un résultat très satisfaisant pour moi, avec néanmoins un bémol « mécanique ». Puisque dans l’accrochage au tiers de l’épreuve j’ai fissuré le cadre au niveau du tube horizontal 🙁 Cela va m’obliger à passer sur le vélo de secours d’ici les Trois Ballons, dans moins d’une semaine.

Résultats : GFNY Villard de Lans – grand parcours

Strava : GFNY Villard de Lans – grand parcours

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