Trois Cols

Si l’an passé la météo avait gâté les cyclistes en ce jeudi de l’Ascension, ce n’est pas le cas pour cette 41° édition des Trois Cols. Grisaille, fraîcheur, vent et humidité nous attendent sur un parcours quasi inchangé, offrant des toboggans incessants dans les Monts du Lyonnais. Avec une dizaine de degrés (grand maximum) annoncés sur le parcours je pars bien couvert : peu de risque d’avoir trop chaud ce matin, au contraire 😉 L’averse cesse peu avant le départ où je retrouve beaucoup de très bons cyclosportifs (Cédric Richard en tête) mais aussi de solides coureurs FFC issus de DN… Tout à l’heure ça va rouler fort, très fort et comme souvent ma reprise cyclosportive sera musclée.

Trois ColsCalé derrière les voitures dans le départ neutralisé je vois que les routes sont sèches, et un rayon de soleil perce même lorsque nous passons à Marcy-l’Etoile. Le peloton semble bien calme sur ces premiers kilomètres alors je secoue le cocotier en solitaire, histoire de monter en température sans subir les coups de boutoir des coursiers. Personne ne suit, alors c’est parti pour quelques kilomètres en solitaire vers Ste-Consorce et Pollionnay, où un trio composé notamment de Jordan Sarrou et Clément Venturini m’enrhume proprement, alors que je menais bon train 😛 L’avant-garde du peloton est déjà là, je me cale dans les roues et on arrive à toute allure au pied de la côte de Châteauvieux.

Comme prévu ça monte très fort et le groupe de tête se morcelle : proche de 5,5 W/kg je subis déjà, autant dire que la suite va être longue… Déjà réduit à 25-30 coureurs le groupe se reforme en basculant à Yzeron, le ciel s’obscurcit et la route est de nouveau mouillée. La prudence est de mise dans la descente ultra-rapide vers Thurins, comme d’habitude je navigue dans le ventre mou du peloton et dois faire un bel effort pour recoller aux roues. Subissant totalement jusqu’au pied du col de la Croix-Perrière j’entame l’ascension au train mais ça ne suffit plus lorsque les meilleurs dégainent à nouveau.

Trois ColsA nouveau pris dans la cassure je reviens dans les roues in-extremis vers le sommet, mais craque à nouveau sur une accélération à la bascule. Peu à l’aise dans la descente qui suit je vois les 10-15 meilleurs creuser l’écart lentement mais sûrement. Dans un petit groupe de cinq avec Raphaël Taïeb on fait ce qu’on peut pour limiter les dégâts sur les crêtes exposées au vent et à la pluie, mais si l’on aperçoit les hommes de tête au loin nous ne reprenons pas de terrain. Au passage un ou deux blocages de roues me rappellent à l’ordre en descente : sur les roues humides et parfois terreuses de ce coin rural il va falloir être très prudent.

Malgré nos efforts quelques coureurs reviennent de l’arrière mais ne rechignent pas à la tâche ; au sommet de la côte d’Aveize la messe est dite : avec 2′ de débours sur les leaders nous ne reviendrons plus. Reste à bien s’entendre, le plus longtemps possible pour rallier l’arrivée car il reste plus de 80 km à couvrir. Plutôt à l’aise dans l’exercice, Raphaël mène la longue descente vers Ste-Foy-l’Argentière, où je garde de l’appréhension à chaque virage. Dès qu’on remonte j’assure un tempo proche de 5 W/kg sans rien demander à personne ; et dans les replats les relais tournent à huit ou neuf, parfait.

Trois ColsLe plan se poursuit jusqu’au col des Brosses, plutôt irrégulier. Le soleil sort un peu des nuages, la route commence à sécher et ça fait du bien au moral… A mi-pente je me ravitaille dans un replat mais tarde un peu à remettre le tube dans la poche, moins à l’aise avec les gants je lâche le cintre dans une partie montante : à vitesse réduite la roue ripe sur une branche, et je m’étale sur le côté 🙁 Erreur classique de débutant, y’a pas de mal mais le temps de remonter en selle et remettre en route j’ai perdu 20-30″ sur le groupe, que je ne reverrai jamais.

Me voilà seul à 40 km de la ligne, voilà une situation dont j’ai l’habitude : ça fera un bon entraînement au contre-la-montre, entre tempo et seuil (du moins tant que les jambes répondront). Alors c’est parti, avec un profil globalement descendant et peu exposé au vent les kilomètres défilent vite jusqu’au col de Malval. La longue descente de la Luère est sèche, ça fait plaisir et on peut enfin lâcher les freins. En cours de route je récupère trois coureurs de devant, ce qui selon mes calculs pourrait me permettre d’intégrer le top 20 mais ça reste anecdotique. L’effort se poursuit sur de grandes lignes droites jusqu’à St-Pierre-la-Palud, où les jambes commencent logiquement à toxiner.

Plus que 20 km, sans me soucier d’un éventuel retour de l’arrière j’appuie fort vers Sourcieux et la Rivoire ; sous un soleil retrouvé et des routes sèches ça sent l’écurie. C’est en revenant sur les routes du départ à Marcy-l’Etoile que je vois quatre coureurs me revenir dessus. Si près de la fin c’est dommage, mais un passage à niveau baissé au pied de la montée du Casino m’évite de trop gamberger. On attend quelques instants puis on repart quand les barrières s’ouvrent, un long sprint s’engage dans les deux derniers kilomètres où je dois laisser filer deux concurrents, tout en résistant jusqu’au bout pour la troisième place du groupe.

Coupant la ligne 22° en 4h19′, on va dire que c’est une rentrée correcte, sans plus. Avec des sensations pas extraordinaires sous une météo qui ne m’avantageait pas je me suis fait « taper dessus », et ma cabriole du km 100 me coûte cher en temps (près de 5′ sur mon ancien groupe) et en énergie. A part ça pas beaucoup de regrets, je n’avais pas les armes pour rivaliser avec les meilleurs, en particulier le grand vainqueur Thibaut Clément qui me laisse à 20′ en ayant mis tout le monde d’accord à 20 km de l’arrivée. Rendez-vous à la GFNY Villars-de-Lans dans dix jours, pour j’espère une montée en puissance sur un parcours que je connais très bien 😉

Résultat(s) : Trois Cols – grand parcours

Strava : Trois Cols – grand parcours

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