Grimpée de Chamrousse

Avant quelques semaines sans compétition (mais pas sans vélo 😉 ), j’épingle un dernier dossard ce matin à Uriage pour la grimpée de Chamrousse. Depuis quelques saisons c’est un point de passage récurrent dans mon calendrier, à la fois pour varier un peu des efforts de plusieurs heures mais aussi pour m’étalonner sur l’une des ascensions les plus longues de la saison. Avec un peu moins d’une heure d’effort dans une pente soutenue, il faut en effet gérer un minimum sous peine de le payer cher à la fin.

Grimpée de ChamrousseIl fait déjà chaud ce matin, malgré une légère brise : dès l’échauffement on transpire, en attendant le départ je reconnais les habitués de ce type d’épreuve, dont Hugo Viort solide leader du Challenge des 1000 Grimpeurs. Après quelques minutes neutralisées à faible allure, les fauves sont lâchés avant Belmont : c’est parti pour un long effort au seuil. L’allure est déjà soutenue dès le départ, autour de 6 W/kg ça va déjà bien assez vite pour moi donc je me cale dans les 15-20 premiers et j’attends que l’écrémage se fasse… ça ne tarde pas trop et sur une première attaque d’Arthur Meyer le groupe casse pour laisser une dizaine d’unités en tête.

Pas très en jambes malgré la température j’amortis au maximum chaque changement de rythme ; à ce petit jeu on se retrouve à une demi-douzaine en tête lorsque Jean-Loup Fayolle attaque et creuse un écart de 20″ environ. Là c’est du sérieux, Arnaud Feodoroff prend les commandes et imprime un rythme de métronome : calé à 5-5.5 W/kg dans les roues je suis à l’ouvrage, en principe c’est l’allure à respecter pour tenir jusqu’au sommet donc je reste tranquille. Derrière c’est plus difficile pour Nicolas Vide et Antont Cheytion, mais ils tiennent toujours avec Arthur, Hugo et moi lorsque nous abordons le replat vers Prémol.

Arnaud se range temporairement ; Hugo prend le relais, devant Arthur et moi : bien que l’entente soit très bonne nous perdons de vue Jean-Loup avec un écart qui passe subitement à la minute. Là sauf retournement de situation nous nous disputerons la deuxième place, d’autant que notre allure ne faiblit pas vraiment… donc c’est le (jeune) homme de tête qui est en train d’accélérer. Au fil des relais appuyés de Hugo et Arthur je fais l’élastique mais tiens bon ; Nicolas finit par craquer, bientôt imité par Antony après 30-35′ d’effort. A ce moment-là je n’ai plus qu’un seul objectif : tenir le plus longtemps possible en assumant ma part de travail, pour réaliser le meilleur chrono possible et assurer la quatrième place.

Ce que j’arrive à faire, de plus en plus à la limite jusqu’en arrivant vers le plateau de l’Arselle. Après 45′ de montée je plafonne et ne peux plus répondre à une nouvelle accélération de Hugo ; Arthur est également pendu à quelques secondes derrière, tout le monde est à fond et il n’y aura vraisemblablement pas de sprint. Flirtant avec les 320 W moyens je me refais un tout petit peu la cerise et arrive à relancer, mais ne parviens pas me rapprocher d’Arthur dans les ultimes kilomètres. La fin est longue, très longue mais j’arrive tout de même à me prémunir d’un retour d’Arnaud, qui a retrouvé un second souffle sur la fin.

Sans surprise je coupe la ligne en 53’20 » (quatrième), nouveau record personnel sur l’ascension avec 321 W moyens : mission accomplie ! Jean-Loup l’emporte logiquement 51’32 », devant Hugo en 52’49 » et Arthur en 52’59 » ; Arnaud complète le top 5 en 53’44 », il ne fallait pas s’endormir à la flamme rouge 😛 Contrairement à la grimpée de la Morte il y a un mois je n’ai aucun regret, puisque je suis à ma place au terme d’une ascension mieux gérée que d’habitude : les plus forts sont devant, il n’y a pas photo. Encore une fois c’est un sans faute du Grenoble Métropole Cyclisme 38, qui malgré la concurrence de l’Étape du Tour le lendemain arrive à attirer plus de 130 concurrents déjà juillet 🙂 Place maintenant à quelques semaines de vélo sans compétition, avant de reprendre à la Madeleine début août.

Résultats : Grimpée de Chamrousse

Strava : Grimpée de Chamrousse

Une réflexion sur « Grimpée de Chamrousse »

  1. Bravo Rodolphe pour tous ces efforts.
    Dans ton récit, tu nous fais vivre ta passion avec enthousiasme. C’est super clair et captivant, même pour des ignorants du vélo. Merci et bravo encore.

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