Grimpée de Prapoutel-Pipay

Une belle matinée s’annonce à Froges, nettement plus douce que l’an passé puisqu’il fait déjà 18-20°C en me dirigeant vers la ligne de départ. Pour sa 37ème édition cette grimpée nous emmène à nouveau vers Prapoutel-Pipay : un beau morceau de 18,5 km et 1300 m de dénivelé et une durée d’effort de quasiment une heure, où il faut conjuguer intensité et bonne gestion d’effort. Avec 80 partant(e)s l’adversité est un peu moins forte que l’an passé mais la présence de Hugo Viort, Arnaud Feodoroff, Julien Gaillard, Yoann Sert promet une belle empoignade, tant nos niveaux sont proches. Et au moins, ça laisse de l’espoir pour un podium scratch à l’arrivée 😛

Grimpée de Prapoutel-PipayPetite nouveauté cette année : un sprint après 2 km de course pour « dynamiter » le départ, donné à 9h00 pile aux ordres des élus locaux. L’envolée initiale est relativement calme, pendant les premières minutes je suis à 6 W/kg dans les roues : idéal pour monter gentiment en température et achever l’échauffement. Je ne bouge pas une oreille quand Jérôme Giraud attaque sèchement pour remporter le sprint des 2 km ; seul Arnaud y va un peu trop tard, son action m’impose néanmoins un gros effort à 8 W/kg pour rester dans le groupe de tête. Cela fait très mal et le ressenti est clair : aujourd’hui encore je n’aurais pas beaucoup de cartouches à PMA.

Jérôme résiste d’une demi-roue devant Arnaud aux 2 km, tandis que derrière Julien fait l’effort pour rentrer progressivement. Calé dans sa roue je cours au millimètre, flanqué de Hugo ; quand la jonction s’opère il accélère immédiatement, ce qui provoque une sélection décisive. Suite à son gros effort précédent, Arnaud cale et lâche une dizaine de secondes ; Sylvain Léger, Clément Argelès, Julien et moi sommes alors en tête. Très costaud, Yoann arrive à boucher le trou pour nous rejoindre et ne tarde pas à imprimer un rythme autour de 6 W/kg. C’est parfait pour moi, dans les roues je souffle un peu tout en évaluant l’écart avec nos poursuivants : Arnaud se retrouve bientôt seul à chasser, si on arrive à s’entendre nous pouvons l’écarter définitivement du jeu.

Les autres membres du groupe le comprennent également et la majorité prend des relais efficaces pour stabiliser l’écart à 15-20″. Le bras de fer dure ainsi jusqu’en-dessous du col des Ayes, après un bref replat où je me dresse sur les pédales pour enfoncer le clou. A mi-course Clément lâche prise et Arnaud rend les armes, c’est plus difficile pour Julien qui s’accroche. Après le col l’intensité baisse un tout petit peu dans une pente moins prononcée, il fait à peine plus frais à l’ombre mais rien à voir avec les 2-3°C de 2022 😉 L’effort régulier se poursuit jusqu’au croisement direction Pipay : après 35′ et 12 km de course les organismes sont fatigués et seuls les plus forts devraient se dégager pour le podium.

Hugo est le premier à accélérer franchement, je saute dans sa roue et vois que c’est poussif pour Julien, Sylvain et Yoann. Ce dernier ne lâche rien et revient progressivement, emmenant Sylvain sur son porte-bagage : Julien coince à son tour et nous laisse à cinq pour la victoire. Un peu sur la réserve nous continuons à prendre des relais autour de 5-5,5 W/kg dans une pente à 6-7 % ; sans réels repères sur cette route de station large, monotone et granuleuse je vérifie le kilométrage restant et réfléchis à la meilleure tactique pour le final. Après 45′ d’effort chaque accélération coûte cher, il faut les économiser et provoquer la cassure décisive.

Hugo s’en charge à quelques kilomètres de la ligne, je relaie et c’est dur pour Yoann qui lâche plusieurs longueurs ; il parvient encore à revenir mais sans Sylvain, qui cette fois-ci n’a pu prendre la roue. Nous voilà trois en tête donc un podium quasi assuré ; je travaille jusque ce qu’il faut pour maintenir l’écart en surveillant le chrono, qui devrait être excellent 🙂 Nous arrivons ensemble à la flamme rouge ; je lâche ma dernière cartouche à PMA et Hugo me suit comme son ombre, à nouveau décroché Yoann n’abdique pas et revient dans le match aux 500 mètres. Là sauf miracle je ne pourrai plus lutter au sprint, et résiste quelques instants seulement lorsque Hugo attaque dans la dernière butte avant la ligne.

Sans surprise il s’impose devant Yoann en 54’34 » et je complète le podium quelques secondes plus tard. Sylvain, Clément, Julien et Arnaud arrivent dans cet ordre pour le top 7. Avec 5,5 W/kg sur 54′ de montée je ne pouvais pas faire mieux ; en prime grâce à une météo optimale et une gestion d’effort presque parfaite le chrono est excellent 🙂 Bref, une très bonne journée : au classement général Hugo caracole toujours en tête tandis que je reprends du champ avec Arnaud pour la deuxième place… Avant les deux dernières manches de la saison : Arzelier et Montaud.

Résultats : Grimpée de Prapoutel-Pipay

Strava : Grimpée de Prapoutel-Pipay

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