Challenge Vercors

L’hiver fait décidément de la résistance ; c’est une température glaciale (0°C) qui nous accueille à Lans-en-Vercors, une heure avant le départ du Challenge Vercors. Et la veille une dizaine de centimètres de neige sont même tombés du côté d’Herbouilly ou Font-d’Urle. Bref, pas vraiment un temps à mettre un cycliste dehors, mais il y a de gros points à marquer dans le Grand Trophée. Pour affronter de telles conditions il convient de s’habiller soigneusement, en gardant une marge au cas où les conditions se dégradent. J’enfile bonnet, gants, genouillères, surchaussures, un sous-vêtement manches longues et le maillot associé, complété par un coupe-vent (et l’imperméable dans la poche, des fois que…).

Challenge VercorsSans surprise la ligne de départ est peu fournie, mais les habitués sont présents : le team Scott-les Saisies (Roland Chavent, Jérémy Laby, Nicolas Ougier, Jean-Francis Pessey), le team BV Sport (Cédric Bonnefoy, Nicolas Raybaud), Mickaël Gallego, Jérôme Phanon, Nicolas Roux et le tenant du titre Bernd Hornetz. Le jeune espoir de Vaulx-en-Velin Alexis Todeschini est aussi présent, pour accumuler les kilomètres en course. Le col de la Croix-Perrin est gravi d’entrée : ça grimpe plutôt vite sur la fin, mais chacun songe à se réchauffer avant de déclencher les hostilités. Les sensations ne sont pas géniales avec le froid, mais l’intensité de l’effort suffit à réchauffer le moteur.

Au sommet nous sommes une petite vingtaine, mais ça revient vite en descendant vers Autrans et nous sommes une cinquantaine au pied du col d’Herbouilly. Les premières rampes sont vite avalées, ça se relève dans le replat qui suit tandis que la neige est bien présente au bord de la route (déneigée et salée la veille au soir). Le brouillard nous enveloppe légèrement tandis que l’allure s’accélère dans la partie finale. Un peu à bloc je franchis le sommet vers la dixième position, sans perdre le contact avec le groupe de tête. Je me replace dans la descente menée à vive allure par Nicolas Roux, sur une route en train de sécher. Une petite cassure se crée avant St-Martin-en-Vercors, mais le regroupement est général dans les Grands Goulets.

Déjà 1h30 de course, chacun s’alimente et j’en fais de même ; certains s’arrêtent même satisfaire un besoin naturel avant le col de la Machine. Dès les premiers pourcentages après St-Jean-en-Royans les jambes ne répondent pas efficacement ; après quelques hectomètres je lâche progressivement du terrain sur une bonne demi-douzaine d’hommes. Vu les costauds devant je ne me mets pas dans le rouge, je suis à ma place. A mi-pente un petit groupe avec notamment Nicolas Ougier me rejoint ; il fait le tempo la plupart du temps, et nous montons groupés jusqu’au sommet, via la Combe Laval. Nous y croisons Jérémy Laby qui a chuté devant, et abandonne un peu plus tard. Le froid et la neige sont bien présents malgré le soleil, et le vent de côté entrave notre progression. Au col de Lachau je remets (difficilement) le coupe-vent, et nous redescendons sur Vassieux pour gagner quelques degrés. Roland revient à ce moment-là : voilà un renfort de choix car le vent du Nord se lève, et va considérablement nous gêner les cinquante derniers kilomètres.

De mon côté je veille à bien m’alimenter pour le final, entre deux prises de relais face au vent. Le col de St-Alexis est franchi presque dans l’élan, et nous attaquons la longue remontée vers St-Julien. Chacun effectue sa part de travail : à six ou sept les relais ne reviennent pas trop souvent, mais je sens que cela me coûte un peu plus de forces qu’aux autres… Vers St-Agnan nous reprenons un coureur intercalé depuis la Machine, tandis que ceux du parcours intermédiaire prennent le train en marche. Je me fais violence pour basculer accompagné à St-Julien, mais ne me fais guère d’illusions pour la suite.

Au pont de la Goule Noire l’allure s’accélère sous l’impulsion du team Scott, je fais l’élastique avec Jérôme et finis par décrocher, lentement mais sûrement. Un peu plus haut je reviens sur Mickaël qui a littéralement explosé devant, tandis qu’un de ses équipiers de Macot-la Plagne revient de l’arrière. Nous voilà trois à l’approche de Villard-de-Lans, avant d’entamer la courte mais difficile montée des Cochettes. Il reste environ dix kilomètres à couvrir ; je suis le premier à lâcher prise, puis c’est au tour de Mickaël… Il n’est pas bien loin devant, mais après 4h30 de course usante c’est du chacun pour soi désormais.

A la bascule il reste sept ou huit kilomètres tortueux sur l’ancienne route de Lans ; connaissant bien le terrain je sais que ce sera difficile vent de face. Je m’applique toutefois à conserver un bon rythme sur ce terrain vallonné, et gère mon effort en gardant le gros plateau coûte que coûte. Mickaël est toujours en point de mire, tandis que que je double Jean-Francis à quelques kilomètres de l’arrivée. Cette fois-ci je ne serai plus rejoint, et franchis la ligne lessivé après cinq bonnes heures d’une course durcie par la météo. Devant Alexis Todeschini l’emporte nettement sur Nicolas Roux, Bernd Hornetz complétant le podium.

Arrivé en 14° position le contrat est rempli ; avec ma 8° place chez les 30-39 ans je remonte à la deuxième place au général du Grand Trophée. Le match est lancé, cap sur le Ventoux dès samedi prochain pour un enchaînement cyclosportive/grimpée inédit, en espérant davantage de soleil et chaleur !

Résultats : Challenge Vercors – Master

2 réflexions sur « Challenge Vercors »

  1. Et bien, il fallait être motivé pour la faire celle-là… Chez nous seul Jérôme en a eu le courage. Même si ce n’était pas l’été, il faisait quand même meilleur en Ardèche sur la Beaume Drobie.
    Bravo pour ta perf, et pour ta belle remontée au grand trophée. Et si un jour tu veux venir rouler un peu avec nous, n’hésite pas 😉

  2. Oui on a fait quasiment toute la course ensemble avec Jérôme ; il a pu mettre le coup de rein nécessaire pour recoller dans les gorges, avant de craquer sur les hauteurs de Villard. Conditions pas top en effet, à croire qu’on n’en sortira jamais.
    Sinon je note ta proposition… sur juin/juillet les weekends seront chargés en cyclos, mais après pourquoi pas ?

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