Grimpée du St-Eynard

La saison dernière avait fini in-extremis au fort du St-Eynard, et c’est là qu’elle reprend cette année grâce aux efforts du Team AS Sports 🙂 La météo est radicalement différente puisque soleil et chaleur sont présents cet après-midi dans l’aire de départ. Protocole sanitaire oblige (moins de 50 coureurs réunis), deux vagues de départ sont programmées avec une bonne quarantaine de concurrents dans chaque : si la quasi-totalité de mes coéquipiers du Team Vercors part à 14h00, pour moi ce sera celle de 15h30 avec Laurent Derain notamment.

Grimpée du St-EynardAprès un échauffement correct dans les rues de Meylan je me présente au départ avec les autres concurrents, direction le départ réel. Celui-ci donne immédiatement le ton avec des pourcentages à deux chiffres, tout à gauche je suis un peu juste sur le 36*25 mais je remonte dans la roue de Laurent qui imprime un bon tempo très régulier dès les premières minutes. Au moins ça ne part pas au sprint comme l’an passé, calé dans sa roue autour de 6 W/kg le train est juste suffisant pour isoler notre duo en tête, puisque Claude Costechareyre est le dernier à résister avant de lâcher prise.

Dès lors pas besoin de se parler : si nos gabarits sont très différents (son double mètre de spécialiste du contre-la-monstre s’opposant à mon mètre 78 😀 ) notre façon de monter au train est la même, et les relais s’enchaînent parfaitement. Cela permet de lisser l’effort jusqu’à la route classique du col de Porte, avec un peu plus de watts que la cible sous le col de Vence (5,7 W/kg contre 5,5 W/kg). Sans faiblir nous progressons ainsi jusqu’au col de Vence et je sens Laurent imperturbable alors que je flirte de plus en plus avec la limite en plein soleil. C’est normal dans ce genre d’effort chronométré, très similaire à une épreuve individuelle dans le déroulé de la course.

Nous baissons à peine le rythme dans le léger replat au col de Vence, un petit courant d’air bienvenu refroidit les organismes et on repart de plus belle dans les dernières rampes avant l’entrée du Sappey, où au même endroit que l’an passé je pioche derrière Laurent, sans qu’il ne s’en aperçoive. Sensation inhabituelle d’asphyxie et fréquence cardiaque très haute, alors que d’habitude ce sont les jambes qui limitent l’intensité. Je tiens néanmoins mon rang jusqu’au croisement menant au fort du St-Eynard, franchi autour de 28’30 ».

En finissant bien un joli chrono reste jouable, mais le plus difficile reste à venir et je doute de pouvoir passer la seconde couche alors que je peine à maintenir 5,5 W/kg. On souffle une dernière fois dans le court replat jusqu’au Calvaire, et c’est parti pour trois kilomètres terribles en forêt. L’entente est toujours excellente à l’ombre (bienvenue) des arbres, Laurent ne faiblit pas malgré son immense taille et je grimpe de plus en plus debout… Dans la pente à 11-12 % je me sens incapable d’accélérer : c’est même pire lorsque je prends un virage bien à la corde à quelques minutes de l’arrivée.

Je reste à moitié planté, Laurent relance mieux et met le petit coup de rein nécessaire pour me prendre quelques longueurs. A la limite depuis trop longtemps je ne peux pas réagir et me bats pour limiter les dégâts, perdant mètre après mètre. Les minutes défilent, gardant en tête la reconnaissance effectuée dans la semaine je guette le dernier virage dans la forêt découverte ; sous les encouragements des bénévoles présents j’entame un long sprint jusqu’à la ligne pour venir mourir quelques secondes derrière Laurent. Il a également souffert dans les derniers hectomètres mais garde une petite marge pour remporter le classement de cette vague.

Je ne pouvais pas donner plus après une montée gérée au cordeau pendant un peu plus de 43′. C’est moins bon que l’an passé (un peu moins de watts) où j’arrivais paradoxalement plus frais en fin de saison de grimpées, alors qu’en cette semaine de vacances j’ai fait un peu trop de volume pour préparer idéalement une montée chrono. Plus tard les résultats tombent : parti dans la première vague Julien Bérard remporte la victoire en 42’46 » devant Cyril Gaillard à quelques seconde, Laurent Derain complète le podium en 43′, puis moi en 43’20 » et Julien Gaillard en 43’38 ». Cela fait trois coureurs du Team Vercors dans le top 5, quatre dans le top 10 avec Arnaud Feodoroff (9ème) sans oublier Mathieu Blanchin qui se classe 25ème.

Cela constitue une rentrée très satisfaisante sur une grimpée à la fois longue et difficile (peut-être la plus difficile du calendrier vu les pourcentages rencontrés) ; on peut toujours faire mieux mais il y a 6 mois jour pour jour après mon accident et 4 mois après la reprise de l’entraînement… Je m’en contente largement 😉 La saison est lancée, il n’y a plus qu’à se faire plaisir sur les différentes cyclosportives et grimpées qui nous seront proposées. A bientôt !

Résultats : Grimpée du St-Eynard

2 réflexions sur « Grimpée du St-Eynard »

  1. Bravo Rodolphe, mais fait gaffe au cardio très haut c’est le début du vieillissement du coeur car lui aussi peut fatiguer…

  2. Merci, côté cardio je ne monte pas plus haut que d’habitude, juste un petit coup de chaud de l’aprem + la digestion du midi je pense (d’habitude on court le matin à la fraîche).
    Avec une visite médicale tous les ans + contrôle chez le cardiologue tous les deux ans je ne suis pas trop inquiet à ce niveau 🙂

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