Valence Vercors

La Valence Vercors fait son apparition cette saison, voilà une bonne nouvelle pour les cyclosportifs amoureux du Vercors qui n’était plus visité par ce genre d’épreuve cycliste depuis l’arrêt de la Vercors Drôme, puis du Challenge Vercors. C’est donc un plaisir de se retrouver au départ dans Valence, avec les copains du Team Vercors, sous un ciel bleu et déjà réchauffé malgré les averses noctures. Le grand parcours permet de sillonner une bonne partie du Vercors sud, avec de magnifiques points de vue (ex : Combe Laval et col de la Bataille). Seuls l’approche et le long retour jusqu’à Valence promettent d’être nerveux, puis pénibles dans le vent 😛

Valence VercorsAvec les trois parcours démarrant en même temps, la meute s’élance sur les chapeaux de roue à 8h30 dans les rues de Valence : un petit air de l’ancienne Corima, avec quelques degrés supplémentaires 😉 L’allure est vive, les relances fréquentes et comme depuis la reprise j’ai du mal à encaisser, faute à une préparation PMA tronquée cet hiver. Ca tourne beaucoup, monte/descend dans les villages et la vigilance est de mise pour éviter les quelques chutes émaillant cette approche du Vercors… que j’accueille avec soulagement en arrivant à Combovin.

Au pied du col Cavalli je retrouve mon compère Cédric Richard à la barre avec l’ensemble des favoris aux avants-postes : autour de 4,5 W/Kg l’allure n’est pas folle malgré quelques accélérations, et suffit à réduire le groupe de tête à une trentaine d’unités. Au sommet nous retrouvons la Côte Blanche, direction le col des Limouches : l’alternance de passages raides et courtes descentes sur route gravillonnée est pénible pour tout le monde, j’ai toutes les peines du monde à rester au contact mais ça tient.

A la bascule le groupe n’a pas franchement fondu : quelques lâchés dont Julien Gaillard et David Polveroni reviennent dans la longue descente via Léoncel, où les différents parcours se séparent. Sur le 190 km l’équation est simple : à 120 km de la ligne nous ne sommes plus que dix à ouvrir la route, va falloir s’entendre le plus longtemps possible pour rentrer en bon état 🙂 Dans le col de la Machine la température est fraîche et agréable, j’imprime avec Cédric un tempo « confortable » autour de 4,5-5 W/kg, pour continuer de creuser l’écart avec nos poursuivants sans trop s’entamer. On relâche la pression dans Combe Laval pour admirer le paysage, le tout sous les encouragements de quelques membres du Team Vercors venus en voisins.

Valence VercorsC’est aussi le moment d’attraper les premiers bidons, grâce aux proches de Cyril Gaillard venus nous ravitailler : merci encore, c’est top 😉 La route se poursuit ensemble au col de Carri, où on commence à bien ressentir le vent contraire. Il devient particulièrement sensible dans la descente sur la Chapelle-en-Vercors, où nous devons faire attention dans les trajectoires. Sans temps mort virage à droite et on enchaîne avec le col de Proncel, où je m’isole sans vraiment le vouloir en montant au train. Un peu surpris je poursuis l’effort, dans les fortes rafales de face en maintenant 5 W/kg jusqu’à Vassieux. Au pied du col de Chaud-Clapier je retrouve un peu d’abri en plein soleil et sais qu’au moins Julien et Cyril Gaillard ne participeront pas à la poursuite.

Je ne vois personne derrière lorsque les parents de Cyril me tendent un dernier bidon, alternant les passages vent de face et de dos en fonction des lacets. Derrière ça s’agite sous les coups de boutoir de Julien Bérard ; Vincent Arnaud, Paul-Emile Lorthioir, Cédric Richard et Cyril parviennent à suivre et le quintet me reprend au sommet… Au moins j’aurais grimpé à mon rythme, sans subir les accélérations : au sommet tout le monde souffle et se ravitaille, la suite est plus calme en passant à Font-d’Urle (paradis des skieurs l’hiver) avec une alternance de montées/descentes en forêt en approchant le col de la Bataille. L’avant-dernière difficulté est proche, il n’y a plus beaucoup d’occasions de faire la différence et Julien gicle dès que la pente se redresse.

Valence VercorsVincent y va du tac au tac, Cyril aussi ; c’est plus difficile pour Cédric, Paul-Emile et je me surprends à rentrer sans trop cravacher… Un peu décollé du groupe et avec élan j’attaque sèchement et personne ne réagit. A 3 km du sommet je creuse l’écart vers 5,5 W/kg après 4 heures de course, y’a encore du gaz 😉 Cyril temporise et fait le jump à son tour : très costaud il revient seul, nous voilà deux Vertacos en tête au sommet sous les encouragements de ses proches (parents, femme et enfants), la classe ! A peine le temps de souffler et on plonge tambour battant dans la descente sur Léoncel. Je laisse faire mon coéquipier qui connaît mieux le terrain que moi ; il est également plus frais car j’ai beaucoup donné depuis le départ.

Dans la foulée nous montons à bloc le col de Tourniol, je suis à la rupture dans la roue de Cyril mais ça tient jusqu’en haut avec ses encouragements. Derrière il n’y a plus que Julien et Vincent à notre poursuite : à deux contre deux on se prend à rêver même si l’arrivée est encore loin, reste à négocier correctement la descente où je bascule à bout de souffle. Là encore Cyril est le plus à l’aise, il est même un peu sur la retenue pour me garder au contact et je finis par faire une erreur d’inattention sur une relance. Trop appuyée tout en changeant de rapport la chaîne tombe côté cadre, petit moment de panique mais j’arrive à la remettre dans l’élan sans m’arrêter.

De précieuses secondes s’envolent et cela suffit à nos adversaires pour se rapprocher et faire la jonction avant Barbières. Nous voilà quatre pour la victoire et il reste 35 km à couvrir dans le vent ; il n’a plus qu’à collaborer le plus loin possible, on fera les comptes dans le final. De plus en plus sur la réserve je suis surpris par le terrain accidenté jusqu’à Combovin, où je souffre dans les montées/descentes bien que l’allure ne soit pas folle. Après le dernier ravitaillement le terrain devient très plat et particulièrement exposé au vent, de rares virages rompent la monotonie du retour sur Valence. L’entente s’érode au fil des kilomètres, jusqu’à Chabeuil où Vincent relance fort sur un virage à angle droit, vent de dos.

Incapable de suivre je reste à quai et vois le trio s’éloigner à 10 km de la ligne sans lâcher l’affaire, on ne sait jamais… L’écart reste sous les 30″ et je les garde en point de mire, suffisamment près pour voir que l’entente n’est pas bonne. Sans vraiment faiblir je me rapproche au fil des kilomètres, pour faire la jonction à l’entrée de Valence. Profitant de la surprise je tente un baroud d’honneur à 2 km de la ligne ; ça ne surprend personne et je ne maintiens pas l’effort bien longtemps : le trio fait la jonction quelques hectomètres plus loin et Vincent contre pour s’offrir la victoire devant Julien et Cyril. Complètement cuit je me contente de la quatrième place, pour laquelle j’aurais signé quelques heures plus tôt 🙂

Comme toujours beaucoup d’énergie dépensée en cours de route ; j’ai vraiment pesé sur la course et pratiqué le vélo d’attaque. Vu le final la seule solution était de faire le tri dans les dernières difficultés, le plan était presque parfait avec Cyril mais il m’a manqué un peu de force et lucidité dans la descente pour faire le break. Ce sera pour une autre fois, la satisfaction est déjà grande d’avoir tenu plus de 5h30 de course à haut régime sans exploser sur la fin. A bientôt !

Résultat(s) : Valence Vercors – résultats

7 réflexions sur « Valence Vercors »

  1. A te lire, c’est facile le vélo… Je devrais essayer, tiens ! 😛

    Bravo !

  2. ah ah parce que je ne retiens que le positif en course… aujourd’hui je fais moins le malin, courbatures +++

  3. Coucou Rodolphe, toujours un plaisir de courir avec toi et encore plus de lire tes résumés d’après courses 🙂 A bientôt dans nos montagnes !!

  4. Hello Julien, oui normalement je serai le 10 juillet à Chamrousse puis le lendemain à l’Arvan-Villards (juste l’étape du dimanche cette année).

  5. Bravo Rodolphe, beau récit de course, agréable à lire.

  6. Bravo mon gars c’est sûr tu es au top physiquement et pour ne rien gâcher tu sais écrire et c’est vraiment agréable de suivre tes parcours.

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